Le jardinier de Dali

Le jardinier de Dali
Antoine Schmitt, 1999.

Installation extérieure sonore.

Ordinateur, amplificateur, hauts-parleurs, programme spécifique, boîte étanche.

Le Jardinier de Dali est une installation sonore pour espace extérieur, qui tente indéfiniment de reproduire les sons d’un jardinier qui travaille, avec plus ou moins de réussite.

Cette pièce est destinée à être installée dans un jardin public. Techniquement, c’est une boite étanche cachée dans un buisson de manière à ne jamais être vue, mais toujours entendue “au loin”.

Exposée dans Ouverture 4, au Château de Bionnay, en juillet- septembre 1999. Commissaire : Olivier Reneau

“Dali, le peintre surréaliste, avait un jardinier paresseux, qui s’arrêtait souvent de travailler. Dali se rendait compte que le jardinier avait arrêté car aucun son ne provenait plus du jardin. Il allait admonster le jardinier, qui se remettait à travailler.
A un moment, le jardinier se mit à construire une machine, à base de bois et dautres matériaux, qui ferait le bruit d’un jardinier qui travaille, de manière à ce qu’il puisse s’arrêter de jardinier sans que Dali s’en rende compte. Mais Dali reconnut la différence de bruit entre des vrais bruits de jardinage et ceux produits par la machine.
Le jardinier améliora sa machine pour que les sons sonnent le plus possible comme de vrais sons de jardinage. Mais, quelque soient les améliorations successives, Dali arrivait toujours à faire la différence entre les varis sons du jardinier et ceux de la machine.”
Cette histoire, que je n’ai jamais pu vérifier mais qui m’a beaucoup plu, m’a été racontée par Philippe Ramette après que je lui ai parlé de mon questionnement fondamental autour de la différence entre un bruit et un drôle de bruit.
A partir de cette histoire, j’ai conçu la pièce “Le Jardinier de Dali”, qui implémente la machine du jardinier de Dali sous forme d’ordinateur, en utilisant de vrais échantillons sonores de jardinage, mixés en temps réel par un programme d’ordinateur, en fonction de règles de jardinage et avec un degré de liberté. Le son est très réaliste, mais “pas tout à fait”, incitant les passant à tendre l’oreille.
La machine fonctionne sans arrêt, commence à “travailler” à 9 heures, fait une pause pour déjeuner et s’arrète à 18 heures. Elle est conçue pour être installée dans un jardin public.

Antoine Schmitt – Janvier 2001

 

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