City Sleep Light
Antoine Schmitt, 2010
City Sleep Light réalise le geste radical de transformer un building entier en la veilleuse de la ville, à l’instar d’une veilleuse d’ordinateur. Toutes les lumières du bâtiments pulsent ensemble: vu de loin, le bâtiment se comporte comme une seule et unique lumière blanche pulsant lentement avec un rythme organique. Elle peut être vue de très loin, même de l’espace. Cette veilleuse géante démarre lorsque la nuit tombe et que l’activité de la ville ralentit. C’est la veilleuse de la ville.
Comme les ondes du sommeil des animaux, le rythme et la forme de la pulsation, le City Pulse, est légèrement différent chaque nuit, car il est sensible à l’état d’esprit de la ville, perçu à travers divers marqueurs socio-économiques.
Abstrayant le concept de tour cybernétique de Nicolas Schoeffer, City Sleep Light renvoie à la ville comme très grand système, mais ici l’énorme organisme urbain dort. À travers la seule présence de la veilleuse pulsante, et grâce précisément à l’absence de tout effet visuel ou de toute représentation de données superflus, elle confronte le spectateur à la complexité et à la puissance potentielles de la ville lorsqu’elle s’éveillera.
Son pouls organique crée aussi un lien émotionnel en connectant les habitants avec le sommeil de la cité, générant des sentiments de paix, d’empathie et d’appartenance. Mais comme souvent dans mes oeuvres, celle-ci n’est pas inoffensive et questionne in fine les gens sur leur rôle et leur responsabilité dans ce système complexe.
City Sleep Light est surtout destiné aux façades et immeubles équipés de LEDs, mais peut être basé sur d’autres technologies, comme des projecteurs halogènes ou LED par exemple. Dans tous les cas, toutes les lumières sont synchronisées sur le City Pulse hébergé sur internet, qui est aussi visible en direct dans un navigateur, pour que chacun, de chez soi ou en voyage, puisse pulser en synchrone avec le sommeil de la ville.
Le City Pulse ne s’arrête jamais et City Sleep Light en est sa manifestation.
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